Je l’avoue d’emblée, j’ai un faible pour eux ! Ces contremaîtres, superviseurs ou gestionnaires de premier de niveau, ceux à qui on donne le relais dans l’entreprise pour que les projets aboutissent, que l’on dépasse les objectifs, que les livrables soient au rendez-vous. Des gestionnaires en équilibre, qui naviguent entre les attentes de la direction et les besoins des employés.
Revenons sur le titre, souvent celui de superviseur de premier niveau. N’est-il pas un peu dépassé, alors que l’on prône l’initiative, la créativité et la responsabilité des employés ? Superviser, dans l’oreille de plusieurs, résonne comme brimer, surveiller, materner, dominer, contraindre, etc.
Pas étonnant que d’autres appellations aient vu le jour pour renommer cette fonction vers laquelle on veut attirer les jeunes gestionnaires de talent. On a ainsi vu émerger le superviseur-coach, le gestionnaire-coach et le coach tout court. S’y ajoutent le coordonnateur de talents, le propulseur d’équipe, et autres titres tout aussi créatifs et accrocheurs.
Mais au-delà de ce débat sémantique, on ne peut que constater que la fonction de superviseur de premier niveau évolue à vitesse grand V, comme plusieurs autres paramètres de l’environnement de travail. Les attentes envers lui se multiplient. Qu’il évalue objectivement et apprécie en continu, qu’il émette moins de directives et écoute de façon active, qu’il consulte avant, pendant et après le changement et qu’il rivalise d’ingéniosité pour reconnaître et valoriser le travail bien fait.
Choisi autrefois comme un représentant de la haute direction, il se définit maintenant comme un artisan et un baromètre du milieu de travail, fort de sa proximité avec les « vraies » opérations et revendiquant du même souffle sa légitimité à influencer la direction de l’entreprise. Et celle-ci apprend à profiter de cette force de proposition. Fini le « top down »! L’entreprise gagnante se positionne comme une grande équipe dans laquelle le superviseur devient capitaine et il faut lui laisser l’espace pour bien jouer ce rôle, voire l’encourager à le faire. Formation, parrainage, coaching de coach, une foule de moyens peuvent contribuer à l’accompagner dans cette transition.
Changer le titre du superviseur peut être une bonne idée, mais l’outiller pour jouer pleinement son rôle demeure la priorité.
Enfin, il est rassurant de constater que le savoir-être et le savoir-faire qui caractérisent depuis des décennies les superviseurs les plus performants et les plus appréciés demeurent au goût du jour. L’engagement envers l’entreprise, le respect des personnes, le courage d’aborder rapidement les problèmes, le tact pour gérer les situations difficiles, et ce petit quelque chose dans la façon de se comporter qui donne envie à tous de se dépasser.
Apprenez à miser sur vos superviseurs, les résultats seront spectaculaires!
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